Mon Post-Partum

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Mon Post-Partum : le témoignage de Maylis

Alors voilà. J’ai 28 ans, j’ai accouché il y a 3 mois et je réalise seulement maintenant que je suis maman. J’ai très honte de le dire, c’est affreusement vrai. 


J’ai une Endométriose diagnostiquée à mes 13 ans. À l’époque, on ne pose pas de mots concrets sur ce chantier en cours dans mon corps.
Donc j’enchaîne les gynécos, les IRM, et entre mes 16 et 24 ans, j’ai été opérée 17 fois pour retirer les masses de kystes dans les ovaires. 

J’ai toujours entendu que je n’aurais pas d’enfants. « Vous porterez la vie, mais ne la donnerez jamais. » ; « Tu pourras adopter, c’est pareil ça va. » ; « C’est pas plus mal pour la planète. » 

J’ai fais 5 fausses couches, toutes à la fin du 1er Trimestre/début 2nd. Et je les ai tous aimé, même si ça en a surpris plus d’un(e). 
En Mai 2019, on a vécu notre dernière fausse couche et la pire de toutes. Celle qui m’a définitivement fait baisser les bras et qui a fait taire cette rage de réussir.

Écho du matin, cœur qui bat, 20SA. Journée merveilleuse, sans aucune douleur ligamentaire, ce qui était rare. Soleil, ménage en douceur, Netflix.
Puis vers 22 heures, tiraillements horribles qui m’ont immédiatement alarmés. Une infime partie de moi savait ce qu’il se passait, mais rien ne me préparait à la suite.

Aux urgences, plus de pouls. Rien. Il était là, sans être là. Étant malheureusement habituée à cette sombre routine, j’ai ravalé mes larmes en les réservant pour plus tard, et j’ai demandé comment et quand allions nous procéder pour la suite. Choquée, elle m’a répété 4 fois « Vous vous rendez compte que votre bébé est mort ? Vous ne réalisez pas ? Vous m’entendez ? ».

Oui, je vous entends. Mais j’essaie de gérer psychologiquement comme je peux.

Nous sommes rentrés avec en poche, deux Spasfons et un Doliprane pour « faire passer la douleur, puis nous nous reverrons dans 9 jours. » 
Ils nous ont laissé 9 jours comme ça. Avec notre enfant, en moi, présent et à la fois absent. Je n’avais pas fait de fausse couche, il n’était pas « parti », il était bien là.

Et tout s’est subitement arrêté. Le rituel du bisou de Papa sur le ventre avant de partir travailler, les caresses de Maman pour dire Bonjour, et celles du soir pour dire « Bonne nuit toi ». Ma notion du temps s’est arrêté, ces 9 jours ont été les plus longs de toute une vie.

Le jour J, nous avions compris qu’il y aurait une intervention chirurgicale, donc j’ai pris une douche à la betadine comme convenu. Mais arrivé sur place, on m’a placé dans une chambre sans lit, avec un unique fauteuil et des cachets pour provoquer des contractions pour « l’évacuer naturellement. » Je suis arrivée à 8h. Je suis repartie à 16h30. Et j’ai dû me demander une cinquantaine de fois ce que j’avais pu faire dans une vie antérieure pour mériter ça.

J’ai passé la moitié de mon temps dans la salle de bain de la chambre, assise dans la douche à pleurer. Et c’est la sage-femme qui est venu terminer mon calvaire de la pire des façons. Elle contrôlait, la tête entre mes jambes et m’a dit de ne pas regarder. Je n’ai pas regardé. Mais j’ai entendu ce bruit sur le sol. Cette expérience nous a traumatisé. Nous a brisé. Et on a baissé les bras. 5 anges, c’était trop pour nous, pour notre mental, pour nos épaules, pour nos cœurs. J’ai arrêté tout traitements qui stimulaient mes ovaires.C’était en Mai 2019. 

Début Mars 2020, je tombe sur un ancien stock de tests de grossesse et j’ai une minute de nostalgie. Oh et puis merde, ça ne me coûte rien d’en refaire un histoire qu’il serve. Positif. Je ri, mais je ri. Second, positif. Je ri, nerveusement. C’est impossible. Tu l’as deviné, un petit battant s’était niché par-là.

Instinctivement, je me suis interdite de m’attacher à lui. Une forteresse s’est immédiatement construite comme si, celui-ci aussi allait « partir », n’allait pas tenir et m’abandonnerai. 

Puis j’ai rencontré un homme merveilleux, un gynécologue fantastique. Il m’a prise au sérieux et n’a sorti aucune des phrases bateau qu’on avait pu entendre auparavant.

Cette grossesse a été un vrai périple mais au fond, je savais que je ne pouvais pas me plaindre, je n’avais pas le droit de me plaindre. Thyroïde d’Hashimoto, Syndrôme OVPK, Endométriose éparpillée partout et il était là, sans aucun traitement, naturellement. J’ai été suivie une fois par semaine à domicile avec monitoring. C’était un bébé PAG, un petit poids en dessous de la courbe de croissance. Et c’était un petit garçon, ce dont j’avais toujours rêvé en secret. Suivi intensif, contrôle du poids une fois par mois, diabète gesta, traitement pour Thyroïde.

En septembre, je perd mon père. La sage-femme me dit de retenir mes émotions parce-que bébé est une éponge et qu’il ressent de l’intérieur tout ce que je ressent à l’extérieur. Fin octobre, je suis hospitalisée pour hypertension, cholestase gravidique et plaques de prurit sur tout le corps causées par un choc émotionnel. La seule chose qui me soulageait était de me gratter de la tête aux pieds avec un briquet, je n’en pouvais plus, je ne tenais plus.

Manque de liquide amniotique, baisse de rythme cardiaque, le 3ème jour de mon hospitalisation, on décide de me déclencher. « Madame, on vous accouche dans 15 minutes« . Pardon ? Euh non. J’accouche dans un mois ½, pas aujourd’hui. « Ah si si ». Et on se met à me parler comme à une enfant parce-que clairement, je ne réalise pas ce qu’il se passe.

J’ai eu 2 minutes pour me doucher à la betadine sous les yeux de la sage-femme qui me boostait pendant que j’étais en état de choc. Pose de rachi-anesthésie en 5 minutes. Alerte spoiler : J’ai bougé par réflexe. On a su par la suite qu’elle avait été mal posée et n’avait pas été efficace à 100% de sa capacité. J’ai tout senti, on m’avait prévenue. L’intensité des sensations en revanche, c’était autre chose. La découpe de la césarienne, la tête qui passe, la farfouille pour prendre le placenta, la fermeture de ma bidoche. Puis le premier cri.

Mon post-partum a commencé à la seconde où mon fils a été posé sur moi. Parce-que mon premier réflexe a été de crier « NON ! ». J’avais peur qu’elle le pose sur moi, allongée avec les seins plus hauts que ma tête et que bêtement il roule, m’échappe des mains et tombe. C’est ridicule, je sais. Mais ce qui était censé être une réaction sincèrement bienveillante, me fait aujourd’hui culpabiliser profondément. Bien évidemment, j’ai finalement eu mon amour, prématuré, de 2kg dans les bras 2 minutes après. Elle m’a gentiment calé quelque chose sous la tête pour me sur-élever et j’ai profité de ce premier peau à peau merveilleux avec le Papa. Je lui ai même dit « On a réussi« , pleine d’émotions. 

Aujourd’hui, ça fait 3 mois qu’il est né. C’est une petite crevette, un mini-gambas plein de sourires craquants.

Mais je culpabilise tout les jours, chaque minute qui passe. Parce-que mon « NON ! » a été la première chose que j’ai dite, le premier mot que mon fils a entendu, et je le regrette. C’était pour le protéger, mais avec le recul, c’est comme si je refusais cet enfant que j’avais tant rêvé, tant imaginé et tant attendu. 

Je culpabilisais parce-que je ne l’ai pas aimé tout de suite, comme dans ces histoires que l’on entends du coup de foudre au premier contact, cette chose si naturelle et évidente que je n’avais pas eu. Je m’étais tellement protégée, barricadée, en me préparant à l’éventualité d’une 6ème fausse couche, que je ne réalisais pas qu’il était enfin là, que j’avais réussi et qu’il était bien en vie. J’avais peur qu’il s’envole, comme les autres.

Je me suis sentie anormale, inhumaine, horrible et monstrueuse. Je pleurais parce-que je ne me sentais pas mère, que je n’avais pas eu le temps de m’imprégner de ce rôle dans ces 15 minutes d’urgence où il fallait vite accoucher, vite qu’il arrive.

Je pleurais par déception de moi-même, de l’accouchement que j’avais tant rêvé et idéalisé, et de ne pas réussir à mettre en place cet allaitement tant idolâtré. Tétons plats, bébé qui « tête mal », réflexe d’éjection trop fort. Un acharnement sur l’allaitement depuis l’accouchement, alors que ça paraît toujours plus facile chez les autres. Il finissait par hurler de faim dans mes bras et je pleurait en cœur avec lui, par culpabilité de ne pas réussir à nourrir mon propre enfant. Puis Papa, désemparé, prenait le relais avec biberon, et je pleurait encore plus fort.

Je pleurais à cause de tout ces nerfs qui lâchaient en même temps. Mon père était parti en Septembre, je m’étais voilée la face par instinct de protection et je ne m’autorisait à le pleurer qu’en Novembre. Je ne faisais que pleurer, je restais au lit et par la suite, je culpabilisait d’être resté au lit et d’avoir laissé mon chéri veiller toute la nuit pour notre petit coeur. Je m’occupais de mon petit bout la journée, mais je n’arrivais toujours pas à réaliser qu’il était là, dans mes bras.

Je m’en occupait presque par automatisme, comme si mes gestes étaient robotisés. Parfois à bout, par fatigue et mal-être, il m’arrivait d’avoir ce phénomène qu’on appelle « phobie d’impulsion », que j’ai vécu comme un calvaire sans savoir ce que c’était pendant longtemps. Je me demandais ce qui clochait chez moi, pourquoi j’étais autant déphasée, déconnectée. Je me demandais si j’étais un danger pour ce petit être qui ne m’avait rien fait. Pourquoi j’avais ces phobies alors que ce petit cœur avait été tant désiré. Je m’effrayait, j’étais terrorisée. Je me demandais ce qu’il se passait. J’étais surtout mal informée.

Mais tout était allé trop vite. Et c’était ça le plus gros problème de mon post-partum : Le temps. Tout était passé à une vitesse folle. C’était comme si mon corps avait passé le film de cette grossesse, du décès, de l’accouchement en urgence, du retour à la maison.. Pendant que mon cerveau, lui, en était encore à la bande-annonce. Et personne à qui en parler sans la peur du jugement.Cercle vicieux, cercle sans fin, cercle incompris. 

J’ai mis du temps à réaliser que j’étais Maman, enfin. Que j’avais créé ce petit être tout souriant, et qu’il avait besoin de moi comme j’avais besoin de lui. J’ai mis 3 longs mois à réaliser que oui, je suis Maman. J’ai mis 3 mois pour accepter ce nouveau rôle, ce nouveau Titre, la naissance de ce petit amour et ma re-naissance à moi en tant que Maman. 

L’entourage n’a pas aidé avec les faux-conseils et les « Moi à ta place, j’aurais fait comme ça », « Arrête de pleurer, certaines n’ont jamais d’enfants. »
Je n’ ai pu parler de tout ça à personne. Encore moins des phobies d’impulsion. Mais je suis quand même fière de m’être relevée malgré tout.

Je m’adapte encore à cette nouvelle vie, il reste encore quelques moments où je ne réalise pas tout à fait ce qu’il se passe. Mais le plus gros est derrière moi, ses sourires bouches grande ouverte ont été le meilleur des remèdes. J’aurais tout donné pour être écouté, mais j’avais tellement peur de ne pas être comprise, que je me suis enfermée dans une bulle où il faisait bien trop sombre. 

Aujourd’hui, je n’ai toujours pas d’explication à mes questionnements. Pourquoi l’amour n’est parfois pas immédiat ? Pourquoi nous fait-on culpabiliser lorsque ce n’est pas le cas ? Est-ce normal qu’en césarienne -ou pas d’ailleurs- le cerveau mette autant de temps à intégrer la phrase « Oui, tu es Maman » ? Et cette pression sur l’allaitement, elle est vraiment nécessaire ?

Aujourd’hui, j’ai décidé de choisir le biberon après 2 mois ½ d’allaitement, pourquoi ça fait de moi un mauvais parent aux yeux des autres ? Et ce phénomène de phobie d’impulsion, pourquoi on en parle pas plus souvent ? Est-ce que ça fait de nous des parents dangereux ou mauvais ? Et en cas de perte d’un proche pendant la grossesse, faut-il vraiment tout garder pour soi ? 

Il m’arrive encore de pleurer aujourd’hui. De craquer, et de faire couler mon mascara qui coûte la peau des fesses. Mais ce n’est pas plus mal, parce-que une fois calmée, vidée, soulagée.. Je me dis à voix haute « Tu es Maman ». Et je souris. Parce-que oui, je suis enfin Maman putain

Comments

  • 8 mars 2021

    Bonjour,

    J’aimerai vous faire 2 témoignages:

    1) Mon accouchement + post partum

    J’ai accouché à Londres en 2018 d’Owen. Grossesse douloureuse, impossible de voir un gynécologue avant le jour de mon accouchement. 40s+5 et toujours pas bébé, je suis déclenchée car bébé était fatigué dans mon ventre. J’ai été déclenché pendant 4 jours, 4 jours que j’ai vécu comme de l’acharnement. Nous étions 6 par chambre avant et après accouchement, pourtant dans un bon hôpital Londonien. J’ai reçu la péridurale que 3 heures après les premières injections d’ocytocine, je n’ai jamais autant souffert de ma vie, crise de tétanie etc. Dans les heures qui ont précédé la descente de bébé, j’ai entendu les sages femmes, médecins dire « il ne faut absolument plus lui injecter de doses d’ocytocine, on a déjà dépassé la dose » , puis un autre  » moi je ne prendrai pas cette responsabilité » . A trois reprises on me dira  » il faut vous faire une césarienne d’urgence » , mais je n’ai jamais eu de césarienne, par manque d’anesthésistes ce jour là et on a continué de m’administrer de l’ocytocine pour accélérer le travail car bébé était en souffrance foetale et personne pour m’opérer. Pourtant je les ai supplié de me faire une césarienne. Puis la phrase fatale d’un médecin « on a jusqu’à 6h du matin pour le sortir ». Owen naîtra a 7h51. A 8h je perdais connaissance, piqure d’adrénaline, grosse pression dans l’utérus pour stopper l’hémorragie (que j’ai vécu comme des coup de points), vomissements, perte d’élocution de la parole. J’ai perdu 1,5l de sang, on m’a pose mon bebe sur moi pour le mettre au sein , et jai demande a ce que Mon le retire .. quest ce qu’ils S’etaient Imagines ? Que j’etais Encore capable d´allaiter Après cette torture ? J’ai moi aussi dit « NON » enlevez le moi.
    et par manque de place, je suis sortie dès le lendemain sans transfusion sanguine. Mon gynécologue en France m’avouera que lorsque qu’il y a hémorragie à la délivrance, la maman reste au moins une semaine alité à l’hôpital car le pronostique vital est fortement engagé.

    Si je devais résumer mon accouchement, c’est :  » En donnant la vie, j’ai failli perdre la mienne »

    2) Mon burn out maternel

    Il y a un sujet très important pour moi que j’aimerai pouvoir traiter, et j’aimerai que l’on puisse libérer la parole à ce sujet. Le burn out Maternel qui a été mon enfer, mais ma réalité pendant des mois.

    Avant d’avoir mon premier enfant, j’étais une femme très active à Londres, j’ai arrêté de travailler deux semaines avant le terme, je travaillais tard, continuai d’aller à des événement Londoniens, jamais, jamais je ne m’étais imaginée que mon congés maternité de 6 mois, allait se transformer en 4 ans.

    Ce burn out c’est l’accumulation de toute ma maternité et ce qu’elle a englobé depuis 3 ans. J’ai failli laissé ma vie le jour de l’accouchement (à Londres, 2018) pour commencer, mon bébé a été très , très dur et compliqué à gérer . Il ne dormait pas et pleurait tout le temps. Nicholas, mon mari est partit au Brésil 6 mois avant moi pour sa prochaine mutation. M’a fait la surprise de revenir un week-end en France où je suis retombée enceinte 5 mois après la naissance chaotique d’Owen (mon stérilet devant être posé la semaine d’après, mais bon j’ai vite été très heureuse de cette nouvelle).

    Naissance du deuxième par césarienne (voulue), mais les douleurs post accouchement du premier non fait que croitre. Pendant 2 ans littéralement on n’a pas dormi la nuit , j’avais 2 bébés à gérer avec des besoins différents. Aucun produit alimentaire adapté aux bébé dans les supermarchés pour me soulager, barrière de la langue et beaucoup d’allers retours aux urgences pour Owen qui n’a pas supporté les virus tropicaux J’étais totalement seule et isolée au milieu du Brésil, mon mari travaillait beaucoup. Au moment où je devais enfin souffler en Février 2020, il y a eu le covid , ils ont été uniquement un mois le matin à la crèche en deux ans. Donc moi qui était déjà à bout et je pèse mes mots (10 kg en moins, stressée h24), j’ai dû enchaîner sur 6 mois supplémentaires (qui se sont transformés en 1 an). Je les aime plus que tout mes enfants, il n’y a absolument aucun doute à avoir la dessus, mais honnêtement c’était un enfer à la maison. Et je n’avais déjà plus d’énergie pour affronter ça au début du confinement brésilien.

    En juin dernier l’élément déclencheur ça a été mon voyage seule avec les petits pour fuir ce confinement qui n’en finissait pas , et retourner en France. C’était 3 vols , 24h de voyage , sans poussette, sans aucune aide. Sauf que voyager seule en plein covid avec deux bébés , c’était juste l’explosion de stress et d’angoisse. J’y ai même abandonné des sacs en chemin car je devais porter mes deux bébés dans les bras dans les aéroports.

    Donc mon burn s’est réveillé à mon arrivé chez mes parents la semaine d’après. Par moment je n’arrivais plus à respirer en voyant mes petits, j’avais des idées noires , et pourtant je vais encore vérifier la nuit s’ils respirent bien et file aux urgences pour le moindre doute. Mais c’est tout le paradoxe insupportable du burn out maternel, ce tiraillement constant qui se passe dans notre tête.
    Je devais dangereuse pour eux car je n’avais absolument plus la force d’être connecté à ce qu’il se passait en face de moi. Par fatigue j’ai descendu des escaliers que je savais pourtant glissants, avec les deux dans les bras, en voyant la tête de mon père j’ai compris que je n’étais plus vigilante et que je devenais malgré moi, négligente. Le soir je revivais mes journées et je pleurai, en me disant qu’ils auraient pu mourir par ma faute. Des angoisses me réveillaient dans la nuit. S’ils avaient le malheur de se réveiller plus tôt que prévu de la sieste, je commençais à avoir du mal à respirer et à avoir des tics répétitifs en me touchant le visage.

    J’ai tellement accumulé de stress pendant ces trois ans, que même les mettre dans la voiture ou leur mettre des chaussures me paraissaient mission impossible, comme si j’allais jamais y arriver. J’ai essayé autant que possible de cacher cet état, car peu de personnes peuvent comprendre, et on est sans cesse remis en question en tant que femme, maman.. . J’ai réalisé, que lorsque l’on vit un burn out maternel, on n’a pas besoin que les gens comprennent notre état pour se sentir mieux, mais juste que l’on nous dise  » je te crois » sans remettre en question cette souffrance mentale.

    Je pourrai en parler pendant des heures. Aujourd’hui j’ai appris au Brésil que le confinement était de retour, après 3 semaines de reprise de crèche. Sauf qu’aujourd’hui j’ai grandi de cette expérience et il est hors de question de replonger dans cet état.

    Je vous remercie pour votre écoute, en espérant que ce sujet pourra être libéré car nous en parlons encore que très peu.
    Je suis joignable par email ou WhatsApp.
    Marielle

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